Mental Toughness
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Les athlètes et la résilience!
Depuis le printemps 2020, le monde fonctionne au ralenti, traversant une période de stress collectif inouï. Bien des projets ont dû être reportés ou même abandonnés. Comme tout le monde, les athlètes ont subi et subissent aussi les contrecoups de la maladie. Pour la première fois en temps de paix, les Jeux olympiques, prévus à Tokyo en juillet dernier, ont été reportés. La santé des compétiteurs, de leurs entraîneurs, de leur famille, comme celle de la population en général devait être protégée.
La plupart des ligues professionnelles ont dû interrompre leurs activités (certaines ont repris), comme ce fut également le cas, dans plusieurs endroits, pour les sports amateurs de toutes les disciplines.
Tout le monde comprend ces décisions difficiles, mais je ne peux m’empêcher de me sentir triste pour ces sportifs qui ne peuvent faire la démonstration de leur incroyable talent dans ce sport qui les passionne.
Bien entendu, ils ne sont pas les seuls à accuser les conséquences de la COVID-19. Nous sommes aussi des millions à restreindre nos déplacements, à éviter de sortir et même à limiter les contacts et les réunions avec nos proches et nos amis.
Comme les athlètes, nous avons été mis devant une décision qui nous échappe et devons en supporter les conséquences. Nous n’avons aucun contrôle sur ce virus qui se propage dans le monde. Alors, comment réagir?
Il y a trois grandes réponses psychologiques possibles, tant pour les athlètes que pour la population.
On peut, premièrement, anticiper le pire. C’est-à-dire croire que les choses vont devenir encore plus difficiles et qu’il sera incroyablement ardu de remonter la pente. Une telle attitude favorise la dépression et les idées sombres, tout en augmentant l’anxiété, le stress et la peur. Un athlète qui adopterait cette position mettrait longtemps avant de rebondir et de rependre les choses en main. Se sentir impuissant et se contenter de subir les événements favorise la tristesse, le sentiment de solitude, de même que la frustration et la susceptibilité, allant même jusqu’à la colère.
Une autre réaction consisterait à accepter la situation en se disant qu’on n’y peut rien et que, quoi qu’on fasse, le sort en est jeté. Ici, on avoue notre impuissance. On ne fait rien parce qu’on est convaincu que ça ne changera rien. Les athlètes qui optent pour cette façon de voir les choses ne se sentiront pas le besoin de continuer à s’entraîner ou garder la forme. À quoi cela rime-t-il, se diront-ils, puisque tout est joué et que tout le travail et tous les efforts mis pendant des années se sont envolés?
Il arrive de reconnaître cette même attitude dans la population en général quand certaines personnes sentent avoir perdu le contrôle de leur destinée, croyant que les décisions sont prises ailleurs et par d’autres. Ceux ou celles qui adoptent cette philosophie ne voient souvent plus l’importance de faire des efforts, ou même de se plier aux règles. Ils baissent les bras.
La troisième avenue est plus difficile, mais plus enrichissante. Il s’agit de se demander comment les événements peuvent m’aider à grandir et à m’améliorer. Pour les athlètes, abandonner l’idée de participer aux Jeux olympiques, par exemple, représente une énorme perte. Toutefois, quand je les rencontre et que nous en parlons, j’essaie de leur démontrer que de participer aux Jeux représente un moyen (exceptionnel il est vrai) d’atteindre l’objectif de devenir une meilleure personne et un leader dans la société. Néanmoins, même s’ils ne peuvent y aller cette fois, ça ne change rien à leurs qualités d’être humain. Les efforts mis pendant des années, la persévérance dont ils ont fait preuve, la discipline incroyable mise en place, la passion qui les animait, tout cela est encore présent.
Cette année, ils n’ont pu participer aux Jeux pour une raison de santé mondiale. Mais ils auraient pu être blessés quelques semaines ou mois avant la tenue des Olympiques.
Quels que soient les événements, on doit continuer à s’améliorer, à travailler pour revenir encore plus fort. À partir de ce moment, on peut poser les gestes qui nous feront avancer malgré la situation. L’athlète qui opte pour cette approche continuera à s’entraîner dans les limites du possible, il fera preuve de discipline, de détermination et, en d’autres mots, il reprendra le contrôle sur ce qu’il peut contrôler pour s’améliorer. C’est ce qu’on appelle la résilience.
D’une situation difficile, on espère qu’il sorte quelque chose de bon et on décide, consciemment, de contribuer à ce que cela arrive. Cela implique de garder de saines habitudes de vie, de se mettre en action (tout en respectant les consignes et la distanciation sociale), de maintenir une routine, bref, d’agir sur les choses que nous pouvons contrôler, sans perdre confiance ni en l’avenir ni en l’humanité.
J’ai la conviction que la plupart des athlètes réagissent parfaitement à la nouvelle situation. Ce sont des gens que j’admire beaucoup. Ils ont désormais une autre possibilité de nous donner l’exemple de la résilience. Et, nous devons, comme population, nous en inspirer pour sortir grandis de la pandémie…